À quelques kilomètres à peine de la Drôme provençale, le Vaucluse vous enchantera lui aussi par ses paysages magiques et sauvages. Parmi eux, un site incontournable, les gorges de la Nesque. Pourtant, cette merveille de la nature n’a pas la reconnaissance qu’elle mérite.
Au sommaire :
Les gorges de la Nesque, un spectacle fascinant
Ces gorges abruptes et magnifiques, creusées par la rivière du même nom, déchirent le plateau de calcaire du Vaucluse. Un canyon époustouflant, profond par endroits de quatre cents mètres, est le point d’orgue de votre périple. Ce précipice aussi vertigineux que majestueux, fait des gorges de la Nesque, les plus impressionnantes de la région Provence, juste après celles du Verdon. Elles se visitent en voiture par la D 942, ou à pied, par des sentiers situés tout fond des gorges. Alors, les gorges de la nesque randonnée facile ? Oui et non. Les bons marcheurs disent que oui, les autres disent que non. Faites-vous votre propre idée et venez découvrir le canyon de la Nesque.
Les gorges de la Nesque, du comtat Venaissin au pays des lavandes.
Au départ de Carpentras, ville du berlingot, prenez la route en direction de Mazan. Ce petit village du Comtat Venaissin, vaut d’ailleurs un arrêt pour une visite étonnante. Au sein de son cimetière, venez découvrir une allée de sarcophages de l’époque gallo-romaine. Il pourrait s’agir des restes d’une nécropole des cinquièmes et sixièmes siècles. Ces vestiges sont indiqués sous le nom d’allée des sarcophages. Quittez le village en direction de Mormoiron, puis de Ville-sur-Auzon.
La capitale régionale de la biodiversité 2019 pour point de départ
Ville-sur-Auzon est un point de départ idéal pour visiter les gorges de la Nesque. À la sortie de la ville, empruntez la D942, puis suivez les gorges sur une vingtaine de kilomètres, jusqu’au village de Monieux. Ce circuit permet de mieux apprécier la vue sur les gorges et il est plus facile de s’arrêter.
Les gorges de la Nesque, en direct du Mont Ventoux
Les gorges de la Nesque ont été creusées et dessinées par la Nesque. Cette minuscule rivière souvent asséchée, prend sa source à 715 mètres d’altitude, à proximité d’Aurel, un petit village à l’est du Mont Ventoux. De là, elle se forge un passage dans les arcanes de la montagne. Puis elle s’enfonce sous la roche pour mieux ressurgir à l’air libre, au fond d’une combe ou d’un étroit défilé. Après 70 km d’un parcours sinueux, elle se jette enfin dans la Sorgue de Velleron, juste après Pernes-les-Fontaines.
La route touristique et panoramique des gorges de la Nesque
La route qui suit les gorges est magnifique. Jalonnée de tunnels, elle est comme beaucoup de routes du Vaucluse, très fréquentées par de nombreux touristes, ainsi que par les amoureux de la « petite reine ». Choisissez votre saison pour faire les gorges de la nesque en voiture !
Une route pour diligences
Le 19 e siècle, vit l’étude de nombreux projets destinés à franchir les gorges de la Nesque. Une ligne de chemin de fer fut même évoquée. Mais ce n’est finalement qu’en 1911 que la route fut creusée à flanc de montagne. C’est au départ un itinéraire pour diligences.
La route de la nesque, un tracé au plus près des gorges
La route touristique des gorges traverse des paysages magiques, emprunte des tunnels et se faufile sous des arches de rochers naturelles. Elle surplombe le lit de la rivière tout en suivant son parcours tortueux. Son tracé nous offre ainsi une vue imprenable sur le massif karstique, ses cavités et ses balmes ou baumes (grottes) à flanc de falaise. Prenez votre temps. Admirez la vue à partir des points de vue aménagés qui sillonnent le parcours.
Le belvédère de Castellaras et sa vue panoramique
Arrêtez-vous notamment au belvédère de castellaras . Ce promontoire, situé à 734 m d’altitude, est le point le plus haut des gorges de la Nesque. Il semblerait que cet aménagement doive son nom à la présence d’un oppidum aujourd’hui disparu. De là, vous aurez un point de vue somptueux sur l’enfilade des Gorges. La beauté des falaises vertigineuses façonnées par le temps, est à couper le souffle. Lorsque la météo le permet, le Mont Ventoux, bien nommé le Géant de Provence, vous laisse deviner sa silhouette en toile de fond. Admirez également le « Rocher de Cire » ou « Lou Roucas dou Cire » en provençal, théâtre d’une célèbre légende locale.
La légende du « Rocher de Cire »
Ce rocher impressionnant et très escarpé, est haut de 872 m. Il doit en réalité son nom à une légende, rapportée dans un poème de Frédéric Mistral, Calendal. Ce poème en 12 chants de 1867, raconte l’aventure périlleuse, d’un jeune garçon Calendau, pêcheur d’anchois de Cassis. Celui-ci voulant prouver son amour à sa belle, la fée Esterelle, part à l’assaut du rocher du cire afin d’y voler du miel. Après avoir finalement échappé à la vindicte de nombreux essaims d’abeilles, et réussi son exploit, il subit la colère de sa douce qui le traite de « destructeur de la nature ». Elle finira par lui pardonner. Une stèle où on peut lire les vers du grand poète provençal, se dresse sur le belvédère.
Une chapelle qui se mérite
Environ 400 mètres après Castellaras, en direction de Monieux, le sentier de grande randonnée GR9 croise la route. Ce petit chemin descend très rapidement en direction du fond des gorges. Il se faufile en sinuant sous des falaises creusées de balmes. Puis à la faveur d’une terrasse naturelle, un panorama magnifique s’offre à vous. De là, vous dominez la Nesque qui coule en contrebas, au milieu des buis. Continuez sur le sentier, le long du filet d’eau. Vous rejoignez alors le fond d’une combe, où se trouve un petit oratoire datant du 12 e siècle blotti sous un abri rocheux, la chapelle Saint-Michel.
Restaurée en 1643, elle fut un lieu de culte et de dévotion jusqu’au 19 e siècle. Elle dépendait alors de l’abbaye de Montmajour. Un pèlerinage s’y déroulait encore avant la Seconde Guerre mondiale tous les 29 septembre, jour de la Saint-Michel. Juste à côté, une petite cavité aujourd’hui comblée fut le lieu de vie de plusieurs ermites. Il règne dans cet endroit une paix profonde que vous quitterez à regrets. Reprenez ensuite votre chemin en direction de Monieux.
Arrivée à Monieux, village médiéval
À quelques kilomètres de Sault, pays des champs de lavande, se trouve la commune de Monieux. Ce joli village, dominé par un beau piton rocheux, est, en fait, la porte d’entrée, ou de sortie, des gorges de la Nesque. Prenez le temps de visiter son église, flânez dans ses jolies ruelles pavées où vous pourrez admirer de magnifiques portes et de très belles façades. Il reste aussi à Monieux quelques vestiges médiévaux qui valent le coup d’œil.
Enfin, après un détour par le musée de la truffe qui vous aura mis en appétit, faîtes une halte au bord de l’agréable plan d’eau du village. Il porte le nom de lac du Bourget. Arrêtez-vous pour pique-niquer.
Le goût de la Provence
Profitez aussi de votre balade dans les gorges de la Nesque pour goûter aux nombreuses spécialités de la région. Le petit épeautre, le nougat de Sault, le miel de lavande ou les miels rares, la guimauve, la crème de calissons ou les fruits confits, vous trouverez toutes les saveurs de la Provence lors de votre voyage. Un conseil, faîtes le plein.
Vous traversez également vignes et vignobles. Là encore, profitez-en et achetez quelques bouteilles pour le retour. Et bien sûr, de nombreux hôtels, gîtes et restaurants vous attendant pour vous faire découvrir la douceur de vivre à la provençale.
Jack a dit. Les gorges de la Nesque valent réellement le détour. Il est, à mon avis, bien dommage qu’elles ne soient pas plus connues. Cette petite balade au pied du Ventoux est une autre façon de visiter la Provence. Alors les gorges de la nesque en moto, en voiture ou à pied, venez vite les découvrir. À faire et à refaire !
La Provence, un régal pour les yeux et pour les papilles !